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Claude Simon : relations étrangères. Colloque Genève, 13-14 mai 2022
samedi 26 juin 2021, par
Colloque international « Claude Simon : relations étrangères »
à Genève, les 13 et 14 mai 2022
Programme
Vendredi 13 mai
Maison Rousseau & Littérature
– Pour revoir le colloque en vidéos.
Matin
9h : Ouverture du colloque
9h15 : Jean-Yves Laurichesse (Université Toulouse-Jean Jaurès), « Autoportrait de l’écrivain en invité »9h45 : Patrick Suter (Université de Berne), « Relations brisées : Claude Simon et la frontière »
10h45 : Aurélien d’Avout (Paris), « Approches de l’animal et du végétal en temps de guerre, dans les récits de Claude Simon et Pierre Gascar »
11h15 : Emelyn Lih (New York University), « La mort des rêves : lire La Route des Flandres et Le Palace au miroir de la guerre d’Algérie »
Après-midi
14h : Alastair Duncan (Université de Stirling), « Langues étrangères et traductions dans Le Jardin des Plantes »14h30 : Alain Froidevaux (Genève), « Sur le bout de la langue ».
15h30 : Karen Haddad (Université Paris-Nanterre), « Se dire adieu à la russe. Tolstoï, la relation niée » (annulé)
16h30 : Table ronde avec Marianne Alphant, Arno Bertina, Gisèle Fournier, Sylvain Prudhomme.
Samedi 14 mai
Université de Genève
Pour suivre la journée à distance via zoom :
https://univ-tlse2.zoom.us/j/98353352068?pwd=Ukd1cE10OGVtb0RjT3huelNDMjkyQT09
Matin
9h : Michel Bertrand (Aix Marseille Université), « Du récit en pointillé au récit en archipel : des cartes postales d’Histoire aux images du Grand Nord »9h30 : Anne-Yvonne Julien (Université de Poitiers), « Ordre septentrional et désordre méditerranéen dans Le Vent (1957) de Claude Simon. Éléments d’une scénographie tragique »
10h30 : Dominique Viart (Université Paris Nanterre), « “C’est l’homme” : Claude Simon anthropologue. L’exemple des Gitans »
11h : Vincent Berne (Université Côte d’Azur, CTEL), « Au pays de Saussure : Claude Simon réel et… hypothétique »
Après-midi
14h : Marie Hartmann (Université de Caen), « Le risque de la folie »14h30 : Cécile Yapaudjian-Labat (Aix Marseille Université), « Regards sur l’homme nu dans Le Jardin des plantes de Claude Simon »
15h30 : Nathalie Piégay (Université de Genève), « Claude Simon, une passion française ? »
Merci à Alain Froidevaux et Vincent Berne pour les photos.
Organisation
Ce colloque est organisé par Nathalie Piégay (Université de Genève, Framo) et Jean-Yves Laurichesse (Président de l’Association des Lecteurs de Claude Simon).
Propos
L’avant-dernier roman de Claude Simon, Le Jardin des Plantes (Minuit, 1997), reflète la forte dimension internationale de son oeuvre, le Prière d’insérer évoquant un livre qui « amalgame des fragments épars d’une vie d’homme au long de ce siècle et aux quatre coins du monde ». Il est vrai que par sa vie même, dont on sait qu’elle est le matériau principal de ses livres, Claude Simon a connu bien des expériences hors des frontières nationales.
Né à Madagascar, il fait adolescent deux séjours linguistiques à Oxford et à Cambridge. En 1936, il se rend à Barcelone pendant la révolution. En 1937, il entreprend avec un ami un vaste périple européen qui le conduit jusqu’en URSS. En 1940, il combat en Belgique, puis est prisonnier en Allemagne. Devenu écrivain, il voyage souvent à travers le monde : Europe, États-Unis, Amérique du Sud, Égypte, Inde, Japon, et de nouveau l’URSS… Ces expériences, celles du moins qui furent librement choisies, attestent une grande curiosité de l’autre et de l’ailleurs, un regard aigu porté sur le monde. Paysages, humains, cultures, langues, relations entre les peuples, tous ces aspects intéressent Claude Simon, sollicitent sa passion de la description, son sens de la caricature, suscitent parfois des prises de positions qui font de lui, non pas un écrivain engagé (on connaît son différend avec Sartre), mais un témoin impliqué de son temps. Relié au monde, il fait de cette relation l’objet même de sa relation romanesque.
Dans une ville comme Genève, qui accueille nombre d’organisations internationales, et où un important colloque avait été organisé en 1986 sur l’oeuvre du prix Nobel de Littérature (publié la même année par les Éditions de Minuit sous le titre Sur Claude Simon), il nous a donc semblé pertinent de nous interroger sur les relations que celle-ci instaure avec « l’étranger » comme fascinante altérité. Ce colloque, qui privilégiera les études globales (les relations binaires – Simon et l’Allemagne, Simon et l’Espagne, Simon et Faulkner, etc. – ayant été déjà bien étudiées), a pour projet de réévaluer les dimensions politiques de l’œuvre, longtemps négligées par la critique. Le terme de « relations » pourra ainsi s’entendre dans un sens géopolitique. Seront étudiées également toutes les formes de liaisons, y compris formelles ou linguistiques, que le contact de l’Autre suscite.
Car écrire, c’est inscrire des mots et des formes dans l’espace, construire un système, une machine, un mobile, développer des relations mathématiques entre les éléments, miser sur la dynamique des transports (sens originel de métaphore que Simon aime rappeler) et des « corps conducteurs » que sont les mots. Enfin, c’est l’acte de relater qui nous retiendra, car les « relations étrangères » sont aussi celles qui se tissent dans les voyages, ou leur récit, et le voyage est souvent, pour Simon, une métaphore de l’écriture.
« Les mots possèdent ce prodigieux pouvoir de rapprocher et de confronter ce qui, sans eux, resterait épars dans le temps des horloges et l’espace mesurable » (Orion aveugle, Skira, 1970) : nous faisons le pari qu’à l’épreuve de l’étranger, ce pouvoir de confrontation et de mise en relation est modifié et augmenté.
Quelques références bibliographiques
- Jean-Yves Laurichesse, « Claude Simon en URSS », dans Le Rire européen, textes réunis par Anne Chamayou et Alastair B. Duncan, Presses universitaires de Perpignan, 2010.
- Jean-Yves Laurichesse, « La complexité des points de vue dans la représentation de l’empire colonial chez Claude Simon », dans Claude Simon : une expérience de la complexité, textes réunis par Marie-Albane Watine, Ilias Yocaris et David Zemmour, Classiques Garnier, 2020.
- Nathalie Piégay, « De qui le Noir est-il le nom ? », Europe, n° 1033, mai 2015.
- Aurélie Renaud, « Le cloaque espagnol. La légende noire dans les romans de Claude Simon », Cahiers Claude Simon, n° 12, 2017.
- David Zemmour, « Présence stylistique de Faulkner dans les romans de Claude Simon », La Revue des Lettres modernes, série Claude Simon, n° 4, 2005.
- Claude Simon géographe, textes réunis par Jean-Yves Laurichesse, avec des photographies de Pascal Mougin, Paris, Classiques Garnier, 2013, 267 p.
- Lectures allemandes de Claude Simon, textes réunis par Irene Albers et Wolfram Nitsch, Presses universitaires du Septentrion, 2013, 236 p.
- Traduire Claude Simon, Cahiers Claude Simon, n° 10, 2015, textes réunis par Martine Créac’h et Anne-Yvonne Julien, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2015, 240 p.
Comité scientifique
- Michel Bertrand (Aix Marseille Université)
- Bérénice Bonhomme (Université Toulouse-Jean Jaurès)
- Alastair Duncan (Université de Stirling)
- Jean-Yves Laurichesse (Université Toulouse-Jean Jaurès)
- Wolfram Nitsch (Université de Cologne)
- Nathalie Piégay (Université de Genève)
- Pierre Schoentjes (Université de Gand)
- Dominique Viart (Université Paris Nanterre)
- Cécile Yapaudjian-Labat (Aix Marseille Université)
– Télécharger en pdf :
– le programme
– le flyer
– et l’affiche